Publié le 12 Avril 2019 à Antananarivo par l’UNFPA, le rapport « Etat de la population mondiale 2019 » nommé « tâche inachevée » indique que les efforts des mouvements de lutte en faveur des droits reproductifs ont fait chuter le nombre de grossesses non désirées et de décès maternels, et ont ouvert la voie à des vies plus saines et plus productives pour des millions de personnes.

Le rapport indique que beaucoup de progrès ont été accomplis depuis 1969 où l’UNFPA a démarré ses activités. Le nombre moyen de naissances par femme était alors de 4,8, contre 2,9 en 1994 et 2,5 aujourd’hui ; le taux de fécondité dans les pays les moins avancés a chuté de 6,8 en 1969 à 5,6 en 1994 et à 3,9 en 2019 ; et le nombre de décès maternels liés à la grossesse est passé de 369 pour 100 000 naissances vivantes en 1994 à 216 en 2015. Par ailleurs, 24% des femmes utilisaient des contraceptifs modernes en 1969, contre 52% en 1994 et 58% en 2019.

Le rapport révèle également que les besoins non satisfaits en matière de santé sexuelle et reproductive se concentrent essentiellement au sein des populations marginalisées, notamment les minorités ethniques, les jeunes, les personnes non mariées, les membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée, les personnes handicapées, et les personnes pauvres des zones rurales et urbaines. On y apprend aussi que huit cents millions de femmes en vie aujourd’hui auraient été mariées durant l’enfance et que dans les pays en situation d’urgence, plus de 500 femmes et filles meurent chaque jour durant la grossesse et l’accouchement.

Selon le rapport, de trop nombreuses femmes sont encore privées de leurs droits reproductifs, notamment les plus de 200 millions de femmes qui voudraient éviter une grossesse mais n’ont pas accès aux informations et services relatifs à la contraception moderne.
la Directrice exécutive de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem affirme que malgré la disponibilité croissante des contraceptifs au fil des années, des centaines de millions de femmes n’y ont toujours pas accès aujourd’hui – pas plus qu’au choix en matière de reproduction qui leur est associé. De ce fait, elles se trouvent privées du pouvoir de prendre des décisions relatives à leur corps, notamment de choisir si et quand elles souhaitent concevoir un enfant. Elle ajoute que le fait de ne pas disposer de cette capacité qui influe sur de nombreux autres aspects de la vie, de l’éducation à la rémunération, en passant par la sécurité, empêche les femmes de définir elles-mêmes leur avenir.

le rapport comprend également des données sur la capacité des femmes à prendre des décisions dans trois domaines fondamentaux : les relations sexuelles avec leur partenaire, l’utilisation de la contraception et la santé. Dans les 51 pays où de telles informations sont disponibles, seuls 57 % des femmes mariées ou en couple sont capables de faire leurs propres choix dans chacun de ces trois domaines.

La directrice exécutive a conclut en précisant que la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour garantir les droits sexuels et reproductifs de tous.

 

Source: www.mg.one.un.org