Rapport sur l’Indice mondial de Pauvreté Multidimensionnelle 2019

L’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle (IPM) 2019 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montre, après une étude réalisée sur 101 pays du monde, que 1,3 milliard de personnes sont « multidimensionnellement pauvres »  et les enfants représentent plus de la moitié d’entre elles.

Le rapport explique que pauvreté multidimensionnelle ne se mesure pas uniquement en fonction du revenu, mais à travers un ensemble d’indicateurs prenant en compte une mauvaise santé, de mauvaises conditions de travail ou la menace de violences. Chaque membre d’un ménage donné est classé comme étant pauvre ou non pauvre en fonction du nombre de privations subies par son ménage. Ces données sont ensuite agrégées dans la mesure nationale de la pauvreté.

Selon le rapport du PNUD, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud abritent la plus grande proportion de pauvres soit environ 84,5%.

Dans ces régions, le niveau d’inégalité est qualifié de « massif »: en Afrique subsaharienne, il varie de 6,3% en Afrique du Sud à 91,9% au Soudan du Sud. La disparité en Asie du Sud va de 0,8% aux Maldives à 55,9% en Afghanistan.

De nombreux pays étudiés dans le rapport font apparaître des niveaux d’inégalité internes « étendus ». En Ouganda, par exemple, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle dans les différentes provinces varie de 6% à Kampala, la capitale du pays à 96,3% à Karamoja.

Aussi, le rapport indique-t-il que plus de la moitié des 1,3 milliard de personnes identifiées comme pauvres, soit environ 663 millions, sont des enfants de moins de 18 ans et environ un tiers (environ 428 millions) ont moins de 10 ans.

La grande majorité de ces enfants, environ 85%, vit en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, répartis à peu près également entre les deux régions. La situation est particulièrement alarmante au Burkina Faso, en Éthiopie, au Niger, au Soudan du Sud et au Tchad où 90% ou plus des enfants de moins de 10 ans sont considérés comme pauvres de manière multidimensionnelle.

Rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde

L’Organisation des nations unies (ONU) a rendu public son rapport annuel sur la situation de la faim dans le monde. Selon ce rapport, les données les plus récentes confirment une progression de la faim dans le monde, alors que celle-ci avait longtemps reculée, et l’on assiste donc à une inversion de la tendance.

Le rapport indique que  la faim est en hausse depuis ces trois dernières années, marquant de ce fait une régression vers les niveaux enregistrés il y a près de dix ans. Ce sont quelques 821 millions de personnes qui souffrent à présent de la faim et plus de 150 millions d’enfants accusent des retards de croissance, menaçant ainsi l’objectif Faim Zéro. La situation s’aggrave en Afrique où ce sont 241,3 millions de personnes qui sont sous-alimentées, dont 56,1 millions en Afrique de l’Ouest. Par contre, la tendance vers la baisse du taux de sous-alimentation qui caractérisait le continent asiatique semble fortement ralentir.

Une des raisons de cette détérioration est la variabilité du climat et les extrêmes climatiques. « La variabilité climatique affectant le régime des pluies et les saisons agricoles et les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations font partie des facteurs clés expliquant la hausse de la faim, sans oublier les conflits et les crises économiques » indique le rapport.

Selon le rapport, de faibles progrès ont été réalisés en matière de lutte contre les retards de croissance chez l’enfant, avec près de 151 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans trop petits pour leur âge, en raison de la malnutrition en 2018. Ils étaient 165 millions en 2012.D’un point de vue mondial, l’Afrique et l’Asie représentent respectivement 39 et 55 pour cent du total des enfants accusant un retard de croissance. La prévalence d’émaciation chez l’enfant demeure extrêmement élevée en Asie où presqu’un enfant sur dix âgé de moins de cinq ans pèse peu pour sa taille. Ils sont un sur cent en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Une autre facette de la faim est l’obésité qui touche 672 millions de personnes. En effet, l’obésité chez les adultes s’aggrave et plus d’un adulte sur huit dans le monde est obèse. Le problème est particulièrement grave en Amérique du Nord mais, d’après le rapport, l’Afrique et l’Asie connaissent également une tendance vers la hausse.

La sous-alimentation et l’obésité coexistent dans de nombreux pays et peuvent même être vus côte à côte dans le même foyer. Un accès limité à une nourriture saine en raison des coûts élevés, le stress de l’insécurité alimentaire et les adaptations physiologiques au manque de nourriture permettent d’expliquer pourquoi les familles confrontées à l’insécurité alimentaire sont probablement encore plus vulnérables face aux risques de surpoids et d’obésité.

Les auteurs du rapport appellent à mettre en œuvre et à intensifier les interventions visant à garantir l’accès à des aliments nutritifs et à briser le cercle intergénérationnel de la malnutrition. Les politiques doivent particulièrement prêter attention aux groupes les plus vulnérables face aux conséquences désastreuses d’un accès limité à l’alimentation: les nourrissons, les enfants âgés de moins de cinq ans, les enfants scolarisables, les adolescentes et les femmes.

 

Source: Centre des médias/OMS

 

Statistiques sur l’éducation des enfants et jeunes en Afrique et dans le monde

Les nouvelles statistiques du nombre d’enfants non scolarisés dans le monde révèlent que, malgré les efforts menés pendant des décennies pour scolariser tous les enfants, les progrès sont au point mort. Selon les données de l’Institut de Statistique de l’UNESCO (ISU), environ 263 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes dans le monde (un sur cinq) ne sont pas scolarisés – un chiffre qui n’a guère évolué ces cinq dernières années.

D’après le rapport, le taux de progrès, ou l’absence de progrès, varie selon les groupes d’âge. Dans le cycle primaire, le taux d’enfants non scolarisés n’a pas évolué au cours de la décennie écoulée : 9% des enfants en âge de fréquenter le primaire (âgés d’environ 6 à 11 ans), ou 63 millions, ne sont pas scolarisés. De plus, 61 millions d’adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire (âgés d’environ 12 à 14 ans) et 139 millions de jeunes en âge de fréquenter le second cycle du secondaire – soit un sur trois – ne sont pas inscrits à l’école.

Les statistiques de l’ISU confirment qu’en Afrique subsaharienne, plus d’un cinquième des enfants âgés d’environ 6 à 11 ans n’est pas scolarisé,un tiers des enfants âgés d’environ 12 à 14 ans. Selon les données, près de 60 % des jeunes âgés d’environ 15 à 17 ans ne sont pas scolarisés. Dans la région, 9 millions de filles âgées d’environ 6 à 11 ans n’iront jamais à l’école contre 6 millions de garçons, selon les données de l’ISU. Leur désavantage commence tôt : 23 % des filles ne sont pas scolarisées au primaire contre 19 % des garçons. À l’adolescence, le taux d’exclusion des filles s’élève à 36 % contre 32 % pour les garçons.

Les nouvelles données mettent également en évidence le gouffre qui existe entre les taux d’enfants non scolarisés des pays les plus pauvres du monde et ceux des pays les plus riches : les taux d’enfants non scolarisés du second cycle du secondaire s’élèvent à 59 % dans les pays à revenu faible du monde contre à peine 6 % dans les pays à revenu élevé.

 

Source: Base de données ISU de l’UNESCO