Rapport mondial 2022 sur le paludisme: ce qu’il faut retenir!

Selon le dernier Rapport mondial sur le paludisme de l’OMS, publié en décembre 2022, on estime à 247 millions le nombre de nouveaux cas de paludisme en 2021. La région africaine de l’OMS représente environ 95% de tous les cas et 96% de tous les décès en 2021. Dans cette région, près de 80% des décès dus au paludisme concernent des enfants de moins de cinq ans.
En 2019, des projets pilotes de vaccins antipaludiques renforçant l’équité dans l’accès aux outils de prévention pour les personnes les plus vulnérables ont été initiés. L’OMS a déclaré qu’ils permettaient déjà de sauver des vies. Près de 1,5 million d’enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme au Ghana, au Kenya et au Malawi ont reçu leur première dose du tout premier vaccin antipaludique dans ce cadre. Si la mise en œuvre est généralisée, l’agence sanitaire des Nations Unies estime que chaque année, les vaccins pourraient sauver des dizaines de milliers de vies.
La vaccination contre le paludisme crée également de nouvelles opportunités pour les agents de santé qui peuvent ainsi examiner des enfants qui ne viendraient pas autrement dans les centres de santé ou les hôpitaux et dépister chez eux l’absence d’autres vaccinations. Les pays ont progressé dans l’élargissement de l’accès aux services de lutte contre le paludisme pour les populations les plus exposées. Malgré ces progrès, de nombreuses personnes exposées à un risque élevé de paludisme n’ont toujours pas accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement de la maladie, qui se transmet le plus souvent par des piqûres de moustiques.
La poursuite des investissements dans la mise au point et le déploiement de nouveaux vaccins et d’outils de nouvelle génération sera essentielle pour atteindre les objectifs mondiaux de 2030 en matière de paludisme, a affirmé l’OMS. Un deuxième vaccin antipaludique, s’il est approuvé, pourrait contribuer à combler l’écart considérable entre l’offre et la demande et à réduire davantage la morbidité et la mortalité infantiles dues au paludisme. Entre-temps, 28 nouveaux produits en cours de recherche et de développement comprennent des outils innovants tels que de nouveaux types de moustiquaires imprégnées d’insecticide, des appâts ciblés qui attirent les moustiques et le génie génétique des moustiques.
Les difficultés rencontrées pour élargir l’accès aux services de lutte contre le paludisme ont été aggravées, en particulier en Afrique subsaharienne, par la pandémie de Covid-19, les crises humanitaires convergentes, les restrictions financières, la faiblesse des systèmes de surveillance et le déclin de l’efficacité des principaux outils de lutte contre le paludisme, a dit l’agence.
Pour faire face à ces menaces et aider les pays à mettre en place des programmes antipaludiques plus résistants, l’OMS a récemment publié une série de nouveaux outils : une stratégie pour contenir la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique et un cadre, élaboré conjointement par l’OMS et ONU-Habitat, pour guider les dirigeants des villes dans la lutte contre le paludisme en milieu urbain.

Source
https://news.un.org/fr/story/2023/04

Tuberculose en Afrique : Point de la situation

Selon la branche africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès dus à la tuberculose a baissé de 26% dans la région entre 2015 et 2021. Sept pays que sont l’Eswatini, le Kenya, le Mozambique, le Soudan du Sud, le Togo, l’Ouganda et la Zambie ont atteint une réduction de 35% du nombre de décès depuis 2015. Au cours de la dernière décennie, des progrès notables ont été constatés en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Des pays à forte charge de morbidité comme l’Éthiopie, le Kenya, le Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Zambie ont dépassé ou atteint l’objectif de 20% de réduction du nombre de nouveaux cas de tuberculose.
Pour franchir cette étape dans le combat contre la tuberculose, les pays africains adoptent de plus en plus des nouveaux outils et de nouvelles orientations recommandés par l’OMS. Ce qui se traduit par un accès précoce à la prévention et aux soins de la tuberculose et par de meilleurs résultats. L’utilisation de tests de diagnostic rapide a augmenté, améliorant la capacité des pays à détecter et à diagnostiquer les nouveaux cas de la maladie. L’autre volet a porté sur une campagne de sensibilisation, avec un accent sur la recherche et le suivi des cas. Le Nigéria, par exemple, est parvenu à augmenter considérablement le nombre de cas de tuberculose détectés au niveau national de 50 % en 2021. Abuja a ainsi adopté des approches innovantes telles que l’adoption, le déploiement et l’expansion de nouveaux diagnostics dans le traitement quotidien de la tuberculose, l’utilisation des technologies numériques.
Malgré ces résultats encourageants, le continent reste encore confronté à certains défis, notamment les retards de diagnostic et de dépistage. Selon l’OMS, près 40% des personnes vivant avec la tuberculose en 2021 ne connaissaient pas leur diagnostic, ou la maladie n’avait pas été déclarée. En outre, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU estime à un million le nombre de personnes vivant avec la tuberculose dans la région, qui n’ont pas encore été dépistées.
La tuberculose reste la maladie infectieuse la plus mortelle au monde. Elle tue 1,6 million de personnes chaque année et en affecte des millions d’autres, entraînant des répercussions considérables sur les familles et les communautés. La pandémie de Covid-19, conjuguée aux crises actuelles que sont les conflits armés, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et l’instabilité politique et économique, a anéanti des années de progrès réalisés dans la lutte contre la tuberculose. L’année dernière, pour la première fois en près de 20 ans, l’OMS a signalé une hausse du nombre de personnes atteintes de tuberculose et de tuberculose pharmacorésistante, ainsi qu’une augmentation du nombre de décès. En 2021, près d’un demi-million de personnes ont contracté une tuberculose multirésistante et seule une personne sur trois a eu accès à un traitement.