Rapport 2021 sur les hépatites B et C en Afrique

Selon le tableau de bord 2021 sur l’hépatite publié en marge de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, plus de 90 millions d’Africains vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C, qui sont les souches les plus mortelles du virus. Le tableau de bord note que plus de 8 % de la population totale de 19 pays est infectée par le virus de l’hépatite B, pendant que la prévalence de l’hépatite C est supérieure à 1 % dans 18 pays. Les hépatites B et C sont à l’origine de cas de cirrhose et de cancer du foie. « L’hépatite a été qualifiée d’épidémie silencieuse, mais ce tableau de bord vient tirer la sonnette d’alarme pour la Région et le reste du monde », a déclaré dans un communiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

En 2020, la Région africaine représentait 26 % de la charge mondiale de morbidité due aux hépatites B et C, avec 125.000 décès associés. Environ 70 % des cas d’hépatite B dans le monde sont concentrés en Afrique. Les symptômes de la maladie apparaissant plusieurs décennies après l’infection par le virus. La Région compte 70 % de tous les cas d’hépatite B recensés dans le monde chez les moins de cinq ans, soit 4,5 millions d’enfants Africains infectés. Actuellement, 33 pays enregistrent une prévalence de l’hépatite B supérieure à 1 % chez les enfants de moins de 5 ans, une légère amélioration par rapport aux 40 pays recensés en 2019.

L’hépatite peut se transmettre par des produits sanguins contaminés, d’où la nécessité faire des progrès supplémentaires afin de garantir la sûreté du sang. Dans la Région africaine, seuls 80 % des dons de sang font l’objet d’un dépistage avec une assurance qualité, tandis que 5 % des seringues sont réutilisées.

Selon le document, la couverture de la vaccination des enfants contre l’hépatite B dans la Région est actuellement estimée à 72 %, bien en deçà de la cible mondiale de 90 %, niveau auquel le virus ne constituera plus une menace pour la santé publique. Le nombre de pays ayant une couverture supérieure à 90 % a augmenté, passant de 23 en 2019 à 27 en 2021. De plus, bien que la vaccination à la naissance ne soit administrée que dans 14 pays africains, avec une couverture globale de 10 %, il s’agit d’une hausse par rapport aux 11 pays de 2019, a détaillé l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU. De plus, les taux de diagnostic et de traitement sont eux aussi particulièrement peu élevés. En 2021, seulement 2 % des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ont été diagnostiquées et à peine 0,1 % d’entre elles ont été traitées. S’agissant de l’hépatite C, 5 % des personnes infectées ont été diagnostiquées et que près de 0 % ont été traitées.

Pour inverser la tendance, l’Agence onusienne préconise le transfert des services de prise en charge de l’hépatite (cliniques spécialisées) vers des établissements décentralisés et intégrés, où la plupart des Africains continuent de se faire soigner. « Bien que des avancées aient été réalisées pour rendre les médicaments contre l’hépatite plus abordables, des efforts supplémentaires sont nécessaires », a fait valoir la Dre Moeti

 

Source:

https://news.un.org/fr/story/

 

Espérance de vie en Afrique

D’après le rapport intitulé « Suivi de la Couverture sanitaire universelle dans la Région africaine de l’OMS, 2022 », l’espérance de vie en bonne santé en Afrique – ou le nombre d’années pendant lesquelles un individu jouit d’un bon état de santé – en moyenne de 10 ans et est passée à 56 ans en 2019, contre 46 ans en 2000. Si ce chiffre est de loin inférieur à la moyenne mondiale de 64 ans, il convient de noter que l’espérance de vie en bonne santé sur le plan mondial n’a augmenté que de cinq ans au cours de la même période.

« Fondamentalement, cela signifie que davantage de personnes vivent en meilleure santé, plus longtemps, avec moins de menaces de maladies infectieuses et un meilleur accès aux services de soins et de prévention des maladies », a ajouté la Dre Moeti. L’amélioration de la prestation des services de santé essentiels, les progrès en matière de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, figurent parmi les facteurs qui ont contribué à prolonger cette espérance de vie en Afrique subsaharienne, selon l’OMS.

L’agence onusienne met également en exergue les avancées dans la lutte contre les maladies infectieuses, grâce à l’intensification rapide des mesures de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme à partir de 2005. En moyenne, la couverture des services de santé essentiels s’est améliorée pour atteindre 46 % en 2019, contre 24 % en 2000. Les résultats les plus importants ont été obtenus dans la prévention et le traitement des maladies infectieuses.

Ces avancées pourraient néanmoins, être « compromis par l’impact de la pandémie de Covid-19, à moins que des plans de rattrapage solides ne soient mis en place », signale l’OMS . « Mais les progrès ne doivent pas s’arrêter. Si les pays ne renforcent pas les mesures contre la menace du cancer et d’autres maladies non transmissibles, les avancées sanitaires pourraient être compromises », a fait valoir la Dre Moeti. En moyenne, les pays africains ont signalé des perturbations plus importantes dans les services essentiels que les autres régions. Plus de 90 % des 36 pays ayant répondu à une enquête de l’OMS en 2021 ont signalé une ou plusieurs perturbations des services de santé essentiels, les services de vaccination, de lutte contre les maladies tropicales négligées et de nutrition étant les plus touchés. De plus, la plupart des gouvernements d’Afrique financent moins de 50 % de leur budget national de santé, ce qui entraîne d’importants déficits de financement. Seuls l’Algérie, le Botswana, le Cabo Verde, l’Eswatini, le Gabon, les Seychelles et l’Afrique du Sud financent plus de 50 % de leurs budgets nationaux de santé.

Par ailleurs, l’OMS note que l’une des mesures clés pour améliorer l’accès aux services de santé est la réduction dépenses catastrophiques à la charge des ménages par les gouvernements.  Les dépenses de santé sont considérées comme non catastrophiques lorsque les familles consacrent moins de 10 % de leurs revenus aux dépenses de santé, quel que soit leur niveau de pauvreté. Au cours des 20 dernières années, les dépenses à la charge des ménages ont stagné ou augmenté dans 15 pays.

Plus largement, le rapport recommande aux pays d’accélérer les efforts pour améliorer la protection contre les risques financiers, de repenser et de redynamiser la prestation des services de santé, en mettant l’accent sur l’implication des communautés et en faisant appel au secteur privé.

 

Source:

https://news.un.org/fr/story/