Accessibilité à l’eau potable dans le monde et en Afrique : Quelques chiffres

Selon le  Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau publié par l’OMS en Mars 2019, plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Avoir accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme et un des Objectifs de développement durable (ODD). Malgré d’importants progrès enregistrés ces 15 dernières années, cet objectif reste hors d’atteinte pour une bonne partie de la population mondiale. En 2015, trois personnes sur dix (2,1 milliards) n’avaient pas accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité et 4,5 milliards de personnes, soit six personnes sur dix, étaient privées d’installations sanitaires gérées de manière sûre.

A l’échelle de la planète, c’est en Afrique que se trouvent la moitié des personnes qui boivent une eau provenant de sources non protégées.

En Afrique subsaharienne, seulement 24% de la population a accès à une source sûre d’eau potable et les installations sanitaires de base – non partagées avec d’autres foyers – sont réservées à 28% de la population.

Les inégalités d’accès en Afrique se traduisent également en inégalité des sexes. Ce sont essentiellement les femmes et les filles qui supportent l’essentiel de la charge liée à la collecte de l’eau, à laquelle elles consacrent plus de 30 minutes par jour au détriment de leur éducation.

Au sein même des pays, d’importantes différences existent, entre les riches et les pauvres notamment. En ville, les populations défavorisées vivant dans des habitations précaires qui ne sont pas reliées à l’eau courante paient souvent l’eau plus cher (10 à 20 fois plus que leurs voisins des quartiers riches) pour un service égal ou de moindre qualité assuré par des vendeurs d’eau ou des camions citernes.

Le rapport constate également  une hausse significative des conflits liés à l’eau. Entre 2000 et 2009, on en recensait 94. Entre 2010 et 2018, ce chiffre s’élevait à 263.

La mortalité maternelle: quelques informations utiles

La mortalité maternelle est très élevée, environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En 2015, 303 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement.

Le niveau élevé de décès maternels dans certaines régions du monde reflète les inégalités dans l’accès aux services de santé et met en lumière l’écart entre les riches et les pauvres. La quasi-totalité des décès maternels (99%) se produisent dans des pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne et près d’un tiers en Asie du Sud. Plus de la moitié des décès maternels se produisent dans des régions instables et plongées dans des crises humanitaires.

Le ratio de mortalité maternelle dans les pays en développement est, en 2015, de 239 pour 100 000 naissances, contre 12 pour 100 000 dans les pays développés. On note d’importantes disparités entre les pays, à l’intérieur d’un même pays, entre les populations à faible revenu et à revenu élevé et entre les populations rurales et urbaines.

Le risque de mortalité maternelle est plus élevé chez les adolescentes de moins de 15 ans. Les complications au cours de la grossesse ou de l’accouchement sont l’une des principales causes de décès chez les adolescentes dans la plupart des pays en développement.

Dans les pays en développement, en moyenne, les femmes ont beaucoup plus de grossesses que dans les pays développés; le risque de mourir du fait d’une grossesse au cours de leur vie est pour elles bien supérieur.

Le risque de décès maternel sur la durée de la vie – c’est à dire la probabilité qu’une jeune femme décédera un jour d’une cause liée à la grossesse ou à l’accouchement – est de 1 sur 4900 dans les pays développés, contre 1 sur 180 dans les pays en développement. Dans les pays connus pour leur fragilité, ce risque est de 1 pour 54, conséquence de l’effondrement des systèmes de santé.

Les femmes décèdent par suite de complications survenues pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La plupart de ces complications apparaissent au cours de la grossesse et pourraient être évitées ou traitées. D’autres, qui existaient auparavant, s’aggravent à ce moment-là surtout si elles ne sont pas prises en compte dans le cadre des soins. Les principales complications, qui représentent 75% de l’ensemble des décès maternels, sont les suivantes:

  • hémorragie sévère (pour l’essentiel après l’accouchement);
  • infections (habituellement après l’accouchement);
  • hypertension durant la grossesse (prééclampsie et éclampsie);
  • complications dues à l’accouchement;
  • avortement pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité.

Les autres causes de complications sont associées à des maladies comme le paludisme, et le VIH durant la grossesse.