Selon la branche africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès dus à la tuberculose a baissé de 26% dans la région entre 2015 et 2021. Sept pays que sont l’Eswatini, le Kenya, le Mozambique, le Soudan du Sud, le Togo, l’Ouganda et la Zambie ont atteint une réduction de 35% du nombre de décès depuis 2015. Au cours de la dernière décennie, des progrès notables ont été constatés en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Des pays à forte charge de morbidité comme l’Éthiopie, le Kenya, le Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Zambie ont dépassé ou atteint l’objectif de 20% de réduction du nombre de nouveaux cas de tuberculose.
Pour franchir cette étape dans le combat contre la tuberculose, les pays africains adoptent de plus en plus des nouveaux outils et de nouvelles orientations recommandés par l’OMS. Ce qui se traduit par un accès précoce à la prévention et aux soins de la tuberculose et par de meilleurs résultats. L’utilisation de tests de diagnostic rapide a augmenté, améliorant la capacité des pays à détecter et à diagnostiquer les nouveaux cas de la maladie. L’autre volet a porté sur une campagne de sensibilisation, avec un accent sur la recherche et le suivi des cas. Le Nigéria, par exemple, est parvenu à augmenter considérablement le nombre de cas de tuberculose détectés au niveau national de 50 % en 2021. Abuja a ainsi adopté des approches innovantes telles que l’adoption, le déploiement et l’expansion de nouveaux diagnostics dans le traitement quotidien de la tuberculose, l’utilisation des technologies numériques.
Malgré ces résultats encourageants, le continent reste encore confronté à certains défis, notamment les retards de diagnostic et de dépistage. Selon l’OMS, près 40% des personnes vivant avec la tuberculose en 2021 ne connaissaient pas leur diagnostic, ou la maladie n’avait pas été déclarée. En outre, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU estime à un million le nombre de personnes vivant avec la tuberculose dans la région, qui n’ont pas encore été dépistées.
La tuberculose reste la maladie infectieuse la plus mortelle au monde. Elle tue 1,6 million de personnes chaque année et en affecte des millions d’autres, entraînant des répercussions considérables sur les familles et les communautés. La pandémie de Covid-19, conjuguée aux crises actuelles que sont les conflits armés, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et l’instabilité politique et économique, a anéanti des années de progrès réalisés dans la lutte contre la tuberculose. L’année dernière, pour la première fois en près de 20 ans, l’OMS a signalé une hausse du nombre de personnes atteintes de tuberculose et de tuberculose pharmacorésistante, ainsi qu’une augmentation du nombre de décès. En 2021, près d’un demi-million de personnes ont contracté une tuberculose multirésistante et seule une personne sur trois a eu accès à un traitement.