A  l’occasion de la quatrième Assemblée des Nations unies pour l’environnement, le sixième rapport (2019) sur l’avenir de l’environnement mondial de l’ONU Environnement a été présenté. Le constat est sans appel : notre vie à toutes et tous est directement menacée par les pollutions et les atteintes à l’environnement causées par l’Humanité. Derrière cette dure réalité, il y a la nécessité d’une prise de conscience et surtout l’urgence d’une action afin de réussir la transition écologique vers un monde meilleur.

Le thème de cette 6e édition est «une planète saine pour des populations en bonne santé». Mais un constat différent saute aux yeux : la pollution et les atteintes à l’environnement détruisent des vies humaines. Un quart des morts prématurées et des maladies à travers le monde sont directement causées par notre action sur la planète. Ainsi, ce rapport, rédigé par des dizaines de scientifiques qui ont travaillé plusieurs années sur le sujet, démontre que 6 à 7 millions de morts prématurées sont causées par la seule pollution de l’air. Près de la moitié de la population mondiale vit sur des terres dégradées et polluées par les activités humaines.

La croissance économique, mais aussi la croissance démographique sont les facteurs premiers qui expliquent l’accroissement des pollutions atmosphériques. Cela entraîne un réchauffement qui provoque de lourdes modifications climatiques et des phénomènes extrêmes (tempêtes, sécheresse, etc.). L’un des principaux enseignements de cette étude est de montrer que santé humaine et santé de l’environnement sont intrinsèquement liées.

En ce qui concerne la faune mondiale, sur les 8 millions d’espèces estimées (dont 5,5 millions d’espèces d’insectes) sur la planète,  entre un demi-million et un million d’espèces sont  menacées d’extinction, dont beaucoup dans les prochaines décennies. La disparition de cette biodiversité a un impact direct sur l’homme car  selon le rapport, les apports que les populations tirent de la nature (nourriture, énergie, médicaments…)  sont fondamentaux pour l’existence et la richesse de la vie humaine sur Terre, et la plupart d’entre eux ne sont pas totalement remplaçables. Par exemple, plus de 2 milliards de personnes dépendent du bois pour l’énergie, quatre milliards utilisent une médecine naturelle et 75 % des cultures ont besoin d’être pollinisées par des insectes.

Le rapport estime également que trois quarts des surfaces terrestres, 40 % de l’environnement marin et la moitié des cours d’eau ont été « gravement altérés ». Et les régions les plus touchées sont celles où vivent des peuples autochtones particulièrement dépendants de la nature ou des populations pauvres déjà plus vulnérables aux impacts du changement climatique.

Pour l’Afrique subsaharienne, qui a connu des extrêmes climatiques plus fréquents et plus intenses ces dernières décennies, les contrecoups du réchauffement mondial de plus de 1,5 °C seraient terribles (de plus grandes sécheresses, plus de vagues de chaleur et plus de mauvaises récoltes en perspective).

La hausse des températures dans la région devrait être supérieure à la hausse moyenne mondiale ; les régions d’Afrique situées dans un rayon de 15 degrés autour de l’équateur  connaîtront une augmentation des nuits chaudes ainsi que des vagues de chaleur plus fréquentes et plus longues.

L’ensemble des scientifiques et expert.e.s qui ont rédigé ce rapport appellent à prendre des accords internationaux pour faire face à la dégradation de notre environnement et à l’augmentation des pollutions atmosphériques. Une réaction forte s’impose et cela ne passera pas seulement par des actions gouvernementales qui souvent bien trop timides. Ainsi, on a démontré que l’égalité des sexes a un effet bénéfique sur la protection de l’environnement et qu’il faut que les politiques environnementales en tiennent compte. Il est en est de même pour l’éducation au service du développement durable : ce rapport demande d’ailleurs que l’éducation dans ce domaine soit transposée à une plus grande échelle pour qu’elle puisse devenir la pierre angulaire des structures des systèmes éducatifs au niveau mondial.

S’appuyant la technologie et toute une série de données, les scientifiques appellent également  à mieux réglementer les substances chimiques dangereuses, réduire les pesticides ou modifier les modèles d’agriculture.

Sources:

  • https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/d%C3%A9cembre-2018-mars-2019/de-graves-r%C3%A9percussions-du-r%C3%A9chauffement-climatique-pour-l%E2%80%99afrique
  • https://www.dw.com/fr/rapport-catastrophe-de-lonu-sur-lenvironnement-et-les-cons%C3%A9quences-sur-la-sant%C3%A9/a-47916500